Créé en 1927, le plus vieux "resto U" de France, La Gallia, est toujours géré par une association d'étudiants

Source: Le monde du 1 Octobre 2008, http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/09/30/cree-en-1927-le-plus-vieux-resto-u-de-france-la-gallia-est-toujours-gere-par-une-association-d-etudiants_1101267_3224.html#ens_id=1101339

Oui, je sais je suis juge et partie ... j'y ai passé de nombreuses années et j'y suis encore.  Mais il fallait que je souligne l'article ;)

A 25 ans, Maximilien Cartier, étudiant en droit, préside un pilier de la vie étudiante strasbourgeoise, l'Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (Afges). Constituée de 30 associations, regroupant plus de 15 000 adhérents, cette vieille dame, née en 1923, est la première organisation représentative étudiante dans la ville, loin devant l'UNEF. Affiliée depuis 1989 à la FAGE, deuxième organisation étudiante en nombre d'élus au niveau national, l'Afges reste une exception strasbourgeoise.

Avec plus de 200 élus étudiants toutes instances confondues (conseils centraux des universités et écoles, Crous...), elle est la seule association laïque d'étudiants en France à gérer un restaurant universitaire, La Gallia, et cela depuis... 1927.

Installée dans des locaux situés au-dessus de la brasserie Schutzenberger, dans l'ancien quartier allemand, et prêtés par l'université de Strasbourg, la structure était à ses débuts, il y a quatre-vingt-cinq ans, un simple regroupement d'étudiants. Mais, très vite, elle a développé une fibre sociale.

En 1927, les étudiants strasbourgeois émettent l'idée d'une "caisse des malades" inspirée du modèle allemand en place entre 1872 et 1918. L'association se lance aussi dans l'organisation d'activités et de vacances pour étudiants.

REPAS SERVIS À TABLE

Entrée en 1925 dans la "grande UNEF" - dont elle sortira en 1968 -, l'Afges rachète, en 1927, avec l'aide du gouvernement Poincaré, le fonds de la brasserie Schutzenberger et le transforme en restaurant universitaire. Ainsi naît La Gallia, trente ans avant la création des Centre régionaux des oeuvres universitaires et scolaires (Crous). A l'époque, les repas sont servis à table, nappes blanches et service de qualité assurés.

Plus de quatre-vingts ans plus tard, l'Afges est toujours propriétaire de ce restaurant. Le self a remplacé le ballet des serveurs, mais le décor est resté le même. Dans une salle à plafond à caissons et à colonnes néoclassique typique de l'architecture allemande de la fin du XIXe siècle, l'association assure 350 000 repas par an. Agréé par le Crous, le prix du repas est le même que dans les "restos U" classiques : 2,80 euros. Pour assurer ce service, l'Afges reçoit une subvention de l'Etat à hauteur de 90 %. "La Gallia demeure le seul exemple de gestion d'un restaurant universitaire par une association étudiante, souligne Maximilien Cartier. Nous arrivons à faire mieux que le Crous avec moins d'argent." Une exception qui hérisserait un peu les Œuvres universitaires. Pourtant, le "Petit Poucet" n'est pas loin. Les services centraux du Crous de Strasbourg sont installés juste au-dessus de La Gallia.

Catherine Rollot

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